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Cornemuse et Cornemuseurs
Nous avons jugé convenable de consacrer cet espace à la cornemuse, car il s'agit sans aucun doute de l’instrument autochtone le plus important, toujours très présent dans notre village et dans toute la région de La Rioja Alavaise. Dans les archives d’Elciego, il existe des documents qui décrivent la cornemuse comme l’instrument protagoniste de tous les évènements pendant le XVIIème et XVIIIème siècle, sans compter l’orgue des actes religieux. Sa présence était obligatoire dans tous les actes religieux et jours de fête du village.
Au XIXème siècle, notamment au début du XXème, la cornemuse fut souvent reléguée à un deuxième plan étant donné l’influence des bandes de musique, plus voyantes et à la mode. Mais la cornemuse n’a jamais abandonné ce rôle musical protagoniste dans les traditions festives d'Elciego. Comme racontent nos grands-parents, « sans cornemuse, il n’y a pas de fête ». Et, bien entendu, aucun voisin du village n’envisagerait de danser nos anciennes danses sans la présence de cet instrument.
Après cette petite introduction, nous allons décrire la relation suivante : Cornemuse-Cornemuseurs-Elciego.
La Cornemuse du XVIIème et XVIIIème siècle
Étant donné le manque de documents dans les archives municipales concernant les siècles précédents, nous réaliserons une brève analyse à partir de cette période. Nous ne croyons pas qu'il soit nécessaire de reproduire tous les documents concernant les cornemuseurs, c'est pourquoi nous nous limiterons à décrire brièvement les conclusions déduites d'après l’étude réalisée.
Il semblerait que le cornemuseur venait d’ailleurs, si nous tenons compte des frais de salaire journalier et de nourriture qui leurs étaient versés. D’autre part, dans quelques-uns des paiements il est spécifié « le cornemuseur qui vint de… » (années 1679-1680). Les montants assignés ne varient pas par rapport aux autres années.
Le musicien était seul. Le duo de cornemuses commence plus tard, vers la moitié du XVIIIème siècle, où la présence du tambour est reprise dans certains documents.
En 1707, le nom d’un cornemuseur est cité : Juan Jiménez ; (nous sommes en train d’étudier la possibilité qu’il puisse être voisin d’Elciego, dans l’attente de recevoir les actes de naissance et de décès des archives paroissiales pour être fixés.).
Au XVIIIème siècle, le nom de doulçaine apparaît pour la première fois dans un document de paiement, un nom qui coexiste pendant les années postérieures avec celui de cornemuse.
Le cornemuseur participait chaque année aux fêtes de Sainte Isabel et de la Vierge au mois de septembre. Il intervenait également quelques-fois lors des neuvaines ou rogations qui se réalisaient avec des processions et des danses.
La cornemuse au XXème siècle
Pendant la première moitié du XXème siècle, la présence des cornemuseurs se produisait lors des fêtes de septembre (dianes, marches, danses, etc.). Les cornemuseurs venaient des villages voisins de Villabuena et Laguardia, où la cornemuse enregistrait un important développement et, à partir desquels elle s'étendit à toute la région. Jusqu’aux années 40, ceux de Villabuena étaient chargés de cette tâche, mais ensuite ce fut le tour de ceux de Laguardia.
C’est justement au moment où la gloire de ces cornemuseurs commençait à s'éteindre (Perfecto Gil cesse de jouer à Villabuena ; Jesús Martínez décède après une longue maladie) et où la continuité de l'instrument dans la région paraissait compliquée, que les Cornemuseurs d'Elciego surgissent.
La motivation principale de ce groupe fut de fournir un support aux danses d’Elciego et de conserver la musique autochtone. En 1977, Jesús Fernández Ibañez et Juan Carlos Gómez Palacios forment le premier duo de cornemuseurs accompagnés au tambour par Juantxu Gómez Palacios. Les premiers pas furent cependant compliqués.
Jesús est obligé d’abandonner Elciego pour des raisons professionnelles et Juan Carlos recrute son frère qui commence à jouer la cornemuse. Par conséquent, José Luis Gallego passe au tambour et Víctor de Marcos le remplace ponctuellement. Les représentations commencent à augmenter et le groupe collabore avec d’autres musiciens de la région. Ils sont également invités à participer aux fêtes de quasiment toute Euskalerria (Vitoria-Gasteiz, Azpeitia, Azkoitia, Bayonne, Bilbao, Pampelune, Tudela, Saint Jean de Luz...) ; ils travaillent aussi à Barcelone, Villafranca del Penedés, Madrid, Séville, Tenerife et dans les festivals de musique ancienne de Najera et de Bruxelles.
D’autre part, ils participent à des concerts aux côtés de la Bande Municipale de Vitoria-Gasteiz, la Bande d'Elgoibar, de Laguardia, Elciego, Azpeitia, etc. et collaborent dans différents projets discographiques.
En 1987, ils enregistrent leur premier disque, ARABAKO DANTZAK, qui reprend les danses de Laguardia, Villabuena, Páganos et Yécora. En 1993 ils enregistrent leur deuxième disque et concluent ainsi ce projet. Il s’agit d'ARABAKO DANTZAK-II, dans lequel ils incluent les danses d’Elciego, de Kuartango, d’Oion et de Pipaón. Ce travail réunit toutes les danses existantes à Alava écrites pour la cornemuse, telle qu'elle se joue dans les différentes localités auxquelles appartiennent ces mélodies.
Leur troisième disque voit le jour en 1997. Les deux premiers sont des recompilations des danses d'Alava, mais ce nouveau travail est consacré aux cornemuseurs de la localité voisine de Laguardia : NICOLÁS GARCÍA et JESÚS MARTÍNEZ. Pour mettre en œuvre ce projet, ils ont sélectionné 22 titres des plus de 760 partitions du répertoire de Nicolás García, hérité et élargi par Jesús Martínez. La sélection finale inclut les rythmes les plus utilisés à cette époque, avec deux arrangements innovateurs : un pour Cornemuse et Bande et un autre pour Cornemuse et formation de musique latine. C’est à ce moment que surgit l’idée de collaborer avec la formation "The Latin Gasteiz Band".
La formation CORNEMUSEURS D’ELCIEGO & THE LATIN GASTEIZ BAND. Les deux groupes avaient déjà collaboré dans le disque consacré à Nicolás García, en conjuguant le son de la cornemuse avec des instruments à vent-métal, une basse électrique et un large éventail d’instruments de percussion latine, et joué dans une série de concerts à travers Euskalherria. Ils se retrouvent en 1999 pour participer dans le disque HOMMAGE A JULIÁN ROMANO.
Ils sont actuellement en train de travailler sur un nouveau disque pour commémorer leur 25ème anniversaire en 2003. Un autre projet en commun est la publication d’un livre de partitions de leur répertoire qui inclurait également un parcours historique le long de leurs 25 années d’expérience en tant que Cornemuseurs d'Elciego. Ils envisagent d'autre part de lancer une exposition qui inclurait des photos, anecdotes, articles de presse, instruments, etc. Vous trouverez toute l’information concernant ces projets sur notre site.
Pour mieux connaître l’activité de ces musiciens, vous pouvez accéder au canal des Gaiteros de Elciego sur Youtube.